L’histoire en bref
Si un premier foyer de peuplement est attesté au XIIe siècle dans ce havre fragile, c’est véritablement avec le développement de l’activité du port et de la pêche que l’urbanisation de la baie s’intensifie. Les demeures d’armateurs du XVIIe et XVIIIe siècle qui nous sont parvenues témoignent alors de la prospérité du territoire, tout comme l’agrandissement de l’église de Saint-Jean-Baptiste et la création de l’église Saint-Vincent, emblématiques de l’architecture religieuse basque. En 1611, le lien entre Luziens et Cibouriens se veut renforcé par la création d’un couvent de l’ordre des Récollets, situé sur la presqu’île au milieu du port. Parallèlement la baie s’étoffe d’éléments architecturaux liés à l’activité maritime comme les phares, feux d’alignement et le creusement du port de Socoa. Pour protéger ce port, un fort militaire est construit en 1627 puis modifié par l’ingénieur Ferry suivant les plans de Vauban. Dans un même mouvement, face aux menaces de l’océan, un système de protection composé de digues est construit à partir du XVIIIe siècle. Il sera définitivement renforcé au XIXe siècle, sous l’impulsion de Napoléon III qui autorise les travaux de fermeture de la baie. Côté terre, la construction d’un second pont puis le comblement des marais permettent la création de nouveaux quartiers, symbole local de la révolution industrielle et du développement du commerce. Si l’économie de la pêche a jusqu’alors façonné la physionomie des villes de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, le tourisme balnéaire va à son tour profondément modifier le paysage urbain avec l’apparition de villas et jardins sur les collines (Bordagain, Socoa et Aice Errota) et la création d’équipements de loisir propres à cette activité. Mallet Stevens, Pavlovsky, William Marcel, Hiriart, Godbarge ou encore les frères Gomez, font de la baie un véritable laboratoire d’architecture aujourd’hui indissociable de l’identité du territoire. Le développement de la baie s’est poursuivi au XXe siècle sous la forme d’ensembles résidentiels massifs, accentuant la tendance à la densification du territoire. Aujourd’hui, les outils de protection du patrimoine mis en place par les deux communes favorisent la sauvegarde du patrimoine bâti remarquable en donnant des règles et recommandations, pour le restaurer dans le respect de l’écriture architecturale et des matériaux.Politique patrimoniale, labels, procédures et outils
Protégé par différents périmètres (ZPPAUP, AVAP, ZNIEFF de type 1 et 2, secteurs Natura 2000, monuments classés ou inscrits…) le territoire de la baie bénéficie d’un patrimoine architectural et paysager caractéristique de sa relation à l’océan et de sa position géographique au sein des relations transfrontalières entre le Nord et le Sud. Afin de faire connaître ces richesses patrimoniales, des actions de sensibilisation des habitants ont été proposées depuis plusieurs années et une politique de restauration engagée. Dans l’optique de valoriser le patrimoine comme une richesse sur laquelle le territoire doit s’appuyer pour continuer à évoluer et à se développer, le Syndicat intercommunal de la baie de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure a porté en 2015, sa candidature au label Pays d’art et d’histoire. Il entend faire de ce label un outil au service de la cohésion sociale en impliquant les habitants dans le développement de leur territoire. Enfin, à travers cette candidature, les deux communes ont le projet d’engager la réhabilitation d’un ensemble conventuel situé au cœur du port. Érigé au début du XVIIe siècle par des Franciscains, il avait vocation à apaiser les querelles entre les habitants des deux communes. Aujourd’hui inutilisé, le couvent des Récollets retrouvera une dimension patrimoniale et culturelle avec la création du CIAP et renouera ainsi avec son rôle initial de cohésion entre les Luziens et les Cibouriens.OUTILS DE PROTECTION OU DE GESTION DU PATRIMOINE
La commune de Ciboure s’est dotée d’une ZPPAUP dès 2001. En 2007, la ZPPAUP a été révisée avec pour objectif de préserver et valoriser plus largement le patrimoine architectural, urbain et paysager, en incluant notamment le Sud de la ville au-delà de l’autoroute. Il s’agissait de prendre en compte non seulement la ville ancienne mais aussi la ville balnéaire et son paysage qui doit faire face à une pression immobilière extrêmement importante. Des règles plus adaptées aux particularités du bâti et du paysage ont été établies. La superficie concernée par la ZPPAUP révisée s’élève à 350,71 hectares, soit 48% de la surface communale. La commune de Saint-Jean-de-Luz a également engagé en 2007 un travail afin de se doter d’une ZPPAUP. Or la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement prévoit que les ZPPAUP dont l’acte de création n’était pas entré en vigueur à la date 14 juillet 2010, devaient être complétées pour permettre l’intégration des nouvelles dispositions relatives à l’AVAP. La commune de Saint-Jean-de-Luz a donc engagé les études nécessaires à la transformation de la ZPPAUP en AVAP. L’AVAP a été approuvée par le conseil municipal du 25 mars 2011, devenant ainsi la 1ère AVAP de France. Elle couvre une surface de 473,5 hectares, soit le quart du territoire communal. Elle a fait l’objet d’une modification le 10 juillet 2015 pour mieux concilier protection du patrimoine et le renouvellement urbain. En se lançant dans cette démarche d’instauration d’un nouvel outil réglementaire, les communes avaient pour objectif d’homogénéiser les outils de protection. La ZPPAUP et l’AVAP ont donc permis d’élargir la protection à ces quartiers, en tenant compte de leurs spécificités et de l’homogénéiser dans un seul dispositif, en intégrant l’ensemble des sites inscrits et des monuments. A la suite de la promulgation de la loi LCAP du 7 juillet 2016, la ZPPAUP et l’AVAP deviennent des Sites Patrimoniaux Remarquables.PROJETS URBAINS
Saint-Jean-de-Luz. L’évolution et l’aménagement de l’îlot Foch, espace stratégique par sa localisation en entrée de ville et aux portes du centre historique est en réflexion. Une concertation a été lancée en 2016. Accompagnée par une société spécialisée dans la définition et la mise en œuvre de procédure de concertation, la municipalité a organisé la démarche en plusieurs temps et en plusieurs instances : permanences mobiles, permanences fixes, registre, outil de participation en ligne, réunions bilatérales, réunions thématiques, ateliers spécifiques avec les forces vives du territoire, etc. En 2017, les études techniques et la mise en œuvre opérationnelle du projet sont en cours sur la base du bilan de cette concertation et des principes d’aménagement retenus.
Ciboure. Le Conseil Municipal de la Ville de Ciboure, par délibération en date du 20 Mai 2015 a décidé de prescrire l’élaboration d’un nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU). Aujourd’hui, la municipalité dans son projet communal souhaite, au travers du Plan Local d’Urbanisme, proposer l’évolution et les adaptations de la ville aux besoins des Cibouriens et usagers en améliorant leur cadre de vie et leur bien-être.
PROGRAMMES D’ACTIONS LIES AU CADRE DE VIE ET AU DEVELOPPEMENT DURABLE
En 2012, Saint-Jean-de-Luz a fait un Plan d’actions de développement durable composé d’un diagnostic et de fiches actions présentées au public et aux services municipaux. Fort de cette expérience, la Ville a fait évoluer cette démarche vers un Agenda 21. Dans cette perspective, un service Développement Durable a été créé. Il s’appuie sur le jardin botanique communal pour mener des actions de sensibilisation aux enjeux du Développement Durable.
OUTILS OPERATIONNELS
En partenariat avec l’Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat, l’ancienne communauté d’agglomération Sud Pays basque a créé un dispositif d’aides (appelé « Home 64 ») qui permet d’accompagner des personnes aux revenus modestes dans l’amélioration de leur logement. Ce programme s’adresse aux propriétaires à revenus modestes ou ceux qui souhaitent rénover un logement afin de le louer à des loyers modérés.
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CHARTE
AUTRES “LABELS“
- ZNIEFF de type 1 et 2
- Secteurs Natura 2000
- Espace naturel sensible d’Arxiloa
- « Ville et villages fleuris » à Saint-Jean-de-Luz
- Jardin botanique de Saint-Jean-de-Luz. Il fait partie des Jardins botaniques de France. Il présente les milieux naturels du littoral basque ainsi qu’une collection botanique.
Valorisation et animation de l’architecture et du patrimoine
Depuis 2016, le Pays d’art et d’histoire propose un programme annuel à destination du grand public. Visites patrimoniales, visites contées ou théâtralisées sont autant de rendez-vous permettant de découvrir la richesse des patrimoines du territoire : de la maison Louis XIV au paysage littoral en passant par l’activité du port et de sa criée.PROJET D’EXTENSION DU LABEL PAYS D’ART ET D’HISTOIRE
Le Pays d’art et d’histoire regroupant aujourd’hui les communes de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure va engager une réflexion sur l’extension de son territoire d’une part sur les communes proches et d’autre part de façon transfrontalière avec l’Espagne.
PROJET DE CENTRE D’INTERPRETATION DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE
Le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine du Pays d’art et d’histoire ouvrira ses portes sur le site de l’ancien couvent des Récollets. Ses 250 m² de salles d’exposition et son cloître mettront en perspective l’aventure maritime de la baie à travers l’évocation de son patrimoine matériel et immatériel. L’équipement proposera une programmation annuelle complète grâce à sa salle d’exposition temporaire, son atelier des publics et la salle culturelle créée dans la chapelle du couvent. Les travaux des Récollets débuteront en janvier 2018. Grâce au mécénat de la Fondation Total, la Fondation du patrimoine a apporté un soutien de 80 000 euros à la réhabilitation du Couvent des Récollets.
VALORISATION DU PATRIMOINE PAR LE NUMERIQUE
Le projet du CIAP regroupera divers outils de médiation numérique. Il est notamment proposé de réaliser, à partir du CIAP, une application facilitant le repérage et la découverte de l’architecture in vivo. L’usage principal de l’application dans le CIAP sera le repérage des lieux que le visiteur souhaiterait revoir ensuite. Une entrée de l’application permettra de faire une moisson personnelle de « lieux d’architecture et patrimoine remarquables (highlights) » à découvrir en ville, l’application se chargeant de proposer un itinéraire cohérent entre ces highlights sélectionnés. En ville, devant chaque highlight, l’application proposera un contenu d’approfondissement audio et parfois vidéo.
Coopération internationale
La Ville de Saint-Jean-de-Luz porte deux projets de partenariat avec les villes de Getxo (biscaye – Espagne) et Bakersfield (Californie – États-unis). Getxo, tournée vers les eaux du golfe de Gascogne et offrant un patrimoine architectural remarquable, est une ville qui présente de fortes similitudes avec le territoire. Bakersfield se compose quant à elle de l’une des plus importantes communautés basques en Californie. Les actions engagées entre ces villes portent sur :- La jeunesse (en direction des écoles primaires et du secondaire)
- Le sport (échanges de clubs)
- Les bourses initiative (accueil de jeunes)