Lectoure
L’une des trois villes antiques du Gers A l’époque celtique, le promontoire rocheux est occupé par un oppidum (habitat fortifié). Deux siècles avant notre ère, les Lactorates établissent une Ville de 5 à 10 000 habitants, Lactora, près du Gers, au croisement des voies Bordeaux-Narbonne et Agen-Saint Bertrand de Comminges. Aux IIe et IIIe siècles, l’éperon qui était réservé aux temples, connaît un remarquable essor grâce aux cultes venus d’Orient. A partir du IVe siècle, les guerres et les invasions se multipliant, les Lactorates regagnent l’ancien oppidum, qu’ils renforcent d’un rempart encore conservé.
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©Lectoure
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais de Lectoure ©Lectoure
Fontelie ©Lectoure
Remparts Ouest ©Lectoure
Remparts Nord ©Lectoure
Thermes ©Lectoure
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L’histoire en bref
Grandeur et décadence d’une riche Cité médiévale
La première mention de l’Evêché de Lectoure date du VIe siècle. Au duc de Gascogne qui en est le seigneur de 864 à 1032, succède le duc d’Aquitaine à la tête du duché que sa fille Aliénor apporte en dot à Henri Plantagenet, bientôt roi d’Angleterre, lors de son mariage en 1152. En 1273, l’évêque Géraud de Monlezun conclut un paréage (contrat féodal) avec Edouard Ier, roi d’Angleterre, la Ville étant alors gouvernée par un ecclésiastique et un laïque. Les nouveaux remparts de la Ville sont ensuite édifiés et la charte de coutume de Lectoure est rédigée en 1294. Jusqu’au milieu du XIVe siècle, de hautes demeures en pierre sont construites de part et d’autre de l’axe principal. Une trentaine a été recensée à ce jour et on suppose que des échoppes en bois bordaient la rue.
Les Comtes d’Armagnac prennent possession de la Ville au milieu du XIVe siècle et construisent un château à l’extrémité de l’éperon. Lectoure devient le siège de leur Comté, devenu si vaste qu’il inquiète le Roi de France. A la fin du XVe siècle, la Ville est conquise par Louis XI.
Renaissance et guerres de religion
La Ville tentant de renaître de ses cendres est un immense chantier, mais le répit est de courte durée. Le milieu du XVIe siècle est tourmenté par les guerres de religion : influencé par les foyers voisins de propagation, les habitants prennent rapidement le parti de la Réforme. La Cathédrale est partiellement détruite en 1561.
Un XVIIIe siècle prospère
C’est une période d’essor économique, essentiellement dû au tannage et à l’agriculture. La Ville, par ses fonctions religieuses, administratives et intellectuelles, héberge nombre de notables. Elle se pare d’édifices imposants et de riches demeures pour la plupart construites devant les habitations médiévales, en bordure de la rue Royale, actuelle rue Nationale.
Entre agriculture et tourisme
Le XIXe siècle connaît la création du chef-lieu d’arrondissement, de la gare de voyageurs, mais aussi le déclin des foires et marchés.
Au XXe siècle, l’agriculture se diversifie et s’intensifie. Quelques unités industrielles s’installent mais l’essor principal revient au secteur tertiaire.
Le XXIe siècle est résolument tourné vers la sauvegarde du patrimoine, le tourisme et le thermalisme.
Politique patrimoniale, labels, procédures et outils
La Cité Historique recèle un patrimoine inestimable. Face aux nombreuses dégradations voire démolitions constatées, il est apparu nécessaire de se doter d’outils certes contraignants mais seuls capables de lutter contre les atteintes souvent irrémédiables portées à ce patrimoine.
C’est un véritable enjeu politique qui a pour objectif la préservation et la transmission de la qualité de notre cadre de vie qui fait partie non seulement de notre environnement quotidien mais aussi de notre culture et de notre histoire. C’est un enjeu fondamental pour notre Cité, pour son développement touristique et donc économique.
Avant la création de la ZPPAUP, il y avait une protection très partielle qui concernait 8 immeubles, 2 sites, l’ensemble urbain formé par le Centre Ancien et une ZIG (Zone d’Intérêt Général).
La ZPPAUP, créée le 10 juin 2005, a eu pour objectif de renforcer toutes les protections particulières existantes par une protection par zones cohérentes et assurer la préservation de l’architecture d’ensemble de la Ville et de ses abords mais aussi des visions de l’extérieur vers la Ville et de la Ville vers l’extérieur. Elle est divisée en 3 secteurs eux-mêmes subdivisés en sous-secteurs, chacun régi par un règlement spécifique.
A partir de 2009, un travail d’inventaire des immeubles a été mené avec le concours de la Région Midi-Pyrénées et ces recherches ont révélé des richesses insoupçonnées : derrière les façades du XIXe siècle, se cachent des bâtiments ou des parties de bâtis remontant à l’époque médiévale, à la Renaissance et aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ces découvertes et la confirmation de la présence d’un patrimoine d’exception ont convaincu l’Etat et la Ville de travailler de manière plus approfondie que ne le propose la ZPPAUP, par la création d’un Secteur Sauvegardé.
L’arrêté préfectoral en date du 12 mai 2016, a créé un périmètre de 20,6 ha (la limite des anciens remparts), et prescrit l’élaboration du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur. Quant à la ZPPAUP, elle continuera à produire ses effets hors Secteur Sauvegardé.
La politique d’urbanisme et du patrimoine :
- ZPPAUP créée par arrêté du Préfet de Région en date du 10 Juin 2005.
PROJETS URBAINS
La révision du Plan Local d’Urbanisme, en cours, permettra d’ajouter des édifices ou des ensembles aux 67 qui avaient été protégés au sein du volet patrimonial créé lors de la révision de 2010.
La Commune a décidé d’aménager la Rue Claude YDRON, le Boulevard du Midi et le Boulevard Jean Jaurès, situés au sud de la Cité et longeant les remparts, ces voies disposant d’une vue imprenable sur la plaine et la chaîne montagneuse des Pyrénées. L’aménagement débute depuis la RN 21 (Agen / Auch) par la Rue Claude YDRON, et s’échelonne sur les Boulevards du Midi et Jean Jaurès pour se raccorder au croisement de l’Avenue Ville de Saint Louis (RD).
Le Boulevard est bordé de logements, de stationnements et de points de vue sur la plaine, avec à proximité, des sites très fréquentés tels que la Rue Nationale (rue commerçante), la Cathédrale Saint-Gervais et le Collège Saint-Joseph. Les matériaux mis en œuvre s’inscriront dans la continuité des aménagements existants, l’emprise du projet se situant dans le périmètre du Secteur Sauvegardé.
Dans le périmètre du Secteur Sauvegardé, l’éclairage public est assuré par 65 sources ballons fluorescents vétustes qu’il n’est plus possible de dépanner : en effet, la présence de mercure et leur forte consommation en énergie a rendu leur commercialisation interdite. Ces 65 points lumineux seront donc remplacés par des lanternes de style LEDs 60 W avec variation de puissance. Cette opération permettra de réaliser des économies d’énergie conséquentes, et d’uniformiser les températures de couleur dans tout le périmètre du Centre Ancien, en s’inscrivant dans une démarche environnementale.
BÂTI ANCIEN ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
A l’initiative de la Communauté de Communes de la Lomagne Gersoise (CCLG), une OPAH a été mise en place sur l’ensemble du territoire communautaire jusqu’en juin 2019.
Pour améliorer les résidences principales ou pour rénover un logement locatif, un régime d’aides spécifiques est proposé par l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), la CCLG, la Commune de Lectoure, auxquelles s’associent l’Etat, la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, le Département du Gers et certaines Caisses de retraite.
Les aides spécifiques de la CCLG sur l’ensemble du territoire :
- Un accompagnement personnalisé et gratuit
- Une majoration de 10 % des aides de l’ANAH sur le volet « lutte contre l’habitat indigne »
- Une majoration de l’éco-chèque régional
En Centre-bourg de Lectoure :
- Une majoration de 10 % des aides de l’ANAH sur le volet « autonomie de la personne »
Et avec la participation de la Commune :
- Une aide spécifique au ravalement de façade (jusqu’à 3 000 €)
- Une aide spécifique à la pose de menuiserie (jusqu’à 1 000 €)
- Une prime spécifique pour les projets concernant des logements vacants de plus de 2 ans (jusqu’à 5000 €)
OUTILS OPÉRATIONNELS
- Inventaire du patrimoine architectural et mobilier est en cours depuis 2009, en partenariat avec la Région et son service de la Connaissance du Patrimoine. Plus d’informations : ici.
- Pour faire respecter le règlement de la ZPPAUP, une charte Qualité a été mise en place avec tous les acteurs de la construction et de l’immobilier : artisans, entrepreneurs, agents immobiliers et notaires.
PUBLICATIONS
- « Lectoure – Un centre ancien désormais d’intérêt national », Le Patrimoine d’Occitanie, n° 47, Hiver 2016, p. 106–110.
- « Lectoure, Guide de découverte de la Cité historique », Ville de Lectoure, 2015, 25 p.
- « Les problématiques d’identification et de datation d’un plafond peint récemment découvert à Lectoure », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, tome LXXIV (2014), Toulouse, p. 206–208.
- « La connaissance comme levier de développement local », Actes des 10èmes Rencontres Nationales des espaces protégés « Connaître pour protéger, protéger pour agir », Metz, ANVPAH&VSSP, 2014, p. 80–89.
- « Les plafonds peints de l’Hôtel Descamps, rue Nationale à Lectoure », Bulletin de la Société archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers, 3è trim. 2014, Auch, p. 325–343.
- « Lectoure – Le château des indigents », Midi-Pyrénées Patrimoine, n° 37, Printemps 2014, p. 50–57.
- « Lectoure conserve de magnifiques plafonds peints », Midi-Pyrénées Patrimoine, n° 32, Hiver 2012, p. 98–103.
AUTRES “LABELS”
- Commune Touristique et Station classée de Tourisme
- Ville Etape sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, située sur l’un des 4 tronçons de la Voie du Puy inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO
- Villes et Villages fleuris : 4 fleurs
- Station Verte de Vacances
- Site VTT – FFC
- Appartient au réseau des « Plus beaux Détours de France »
- Réseau SOHO-SOLO
Valorisation et d’animation de l’architecture et du patrimoine
- L’Office du Tourisme propose des visites thématiques axées sur le Cœur de Ville, les hôtels particuliers, la montée au clocher de la Cathédrale, la Cathédrale et son trésor, les églises et les couvents, un circuit des remparts sur les traces de Jean Lannes et un circuit médiéval.
- La Ville dispose d’une signalétique piétonnière composée de plaques émaillées sur les façades et de panneaux d’interprétation dans les lieux publics. Les façades sont également dotées d’un éclairage nocturne.
- A l’occasion des Journées du Patrimoine et Pays et des Moulins (en juin) et des Journées Européennes du Patrimoine (en septembre), certaines propriétés privées ouvrent exceptionnellement leurs portes au public.
- Des documents d’accompagnement à la visite sont disponibles : un guide de découverte de la Cité historique, un livret-jeu à partir de 8 ans.
- Une maquette de la Ville et un diaporama de 15 minutes expliquent le développement de Lectoure, ils sont en accès libre au rez-de-chaussée de la Mairie.
- Le site de la Ville propose une visite virtuelle à 360° de la Cathédrale et de son mobilier.
- Une application mobile est également disponible « Circuit médiéval de Lectoure ». Plus d’informations : ici.
EXPOSITIONS
- « Été Photographique » organisé chaque été par le Centre d’Art et de Photographie de Lectoure, reconnu par le Ministère de la Culture comme l’un des 6 Centres Nationaux, unique en milieu rural qui investit plusieurs sites patrimoniaux.
- Village des Brocanteurs et ateliers d’artistes dans l’ancien Hôpital Château des Comtes d’Armagnac.
Tous les premiers weekends de septembre, un Festival Pyrotechnique est organisé afin de mettre en valeur le patrimoine(embrasement de la Cité), Rencontres des Métiers d’Art, Fête de la Lumière…
EXPÉRIENCE
La restauration des remparts
Les fortifications de la Ville datant des XIIIe, XVIe et XVIIe siècles, d’une longueur d’environ 3,2 km, implantées sur les vestiges de l’enceinte romaine, si situent en abords de Monuments Historiques et au centre de la ZPPAUP. Souffrant d’un défaut d’entretien depuis 200 ans et de l’envahissement de la végétation, des effondrements et des éclatements de pierres se sont produits. En 2004, suite à d’importants désordres affectant le mur d’enceinte Nord, la Ville engage un vaste programme d’étude. En effet, les travaux à réaliser se devaient d’être appréhendées dans leur totalité afin de bâtir un projet général et cohérent de restauration et de mise en valeur, à mettre en œuvre sur plusieurs années.
En liaison avec l’Architecte en Chef des Monuments Historiques, un Architecte du Patrimoine, un Historien de l’Architecture et un Spécialiste de l’Architecture fortifiée moderne (après 1500), qui se sont déplacés à Lectoure le 20 février 2003, il a ainsi été décidé de réaliser 3 études :
- une étude historique
- une étude topographique
- une étude du patrimoine
Une programmation sur plusieurs années tenant compte des urgences, a pu être ainsi établie.
Depuis 2004, outre de nombreux travaux immédiats compte tenu des dangers avérés (menace d’effondrement notamment), 3 tranches de restauration ont été réalisées pour un montant de 2,5 M€, avec l’aide de l’Etat, du Conseil Régional Midi-Pyrénées, du Conseil Général du Gers et de la Fondation du Patrimoine (dont 300 000 € de TOTAL) : des travaux d’urgence ont été réalisés en 2003 et 2004.
- La tranche 1 (2006) : une portion du rempart Nord, incluant 2 joliettes,
- La tranche 2 (2007–2008) : une seconde portion du rempart Nord et une portion du rempart est (longeant la Rue Barbacane),
- La tranche 3 (2013–2014) : le Bastion du Château, soit un total de 600 mètres.
Ces travaux ont été réalisés sous la maîtrise d’œuvre d’un Architecte du Patrimoine, par des entreprises spécialisées.
- Ils ont permis la mise en sécurité des propriétés privées longeant les remparts de la Rue Barbacane. Le Boulevard du Nord, en contrebas du rempart, a pu être à nouveau ouvert à la circulation.
- Tous les travaux ont été réalisés dans le respect du patrimoine historique de la Ville.
- L’Office de Tourisme de Lectoure qui propose un circuit de visite des remparts qui s’est étoffé au fur et à mesure de l’avancée des travaux de restauration, a vu croître sa fréquentation. De 2006 à 2014, elle a augmentée de 40 %, avec 41 613 visiteurs en 2014.
- Un partenariat s’est engagé avec la Fondation du Patrimoine afin de collecter des fonds pour financer les travaux et assurer une publicité sur l’attrait touristique et patrimonial de la Commune auprès d’un large public.
- Concernant l’emploi, outre ceux qui sont générés directement (prestataires, entreprises de restauration), la réalisation de ces travaux qui s’inscrivent dans la politique volontariste de la Commune d’accroître son attractivité, favorise la création d’emplois liés à l’accueil des curistes et des touristes.