L’histoire en bref
Construite entre plaine alluviale et coteaux molassiques, la ville de Gaillac est avant tout une ville abbatiale née en lien avec la fondation au Xe siècle d’un monastère bénédictin à l’emplacement d’une villa gallo-romaine dont les vestiges les plus anciens remontent au Ier siècle. Se développant auprès de son abbaye, la ville connait dès le Moyen Age un rayonnement commercial important grâce à l’exportation de son vin vers la façade atlantique. Ville-vignoble où la vinification s’opère jusqu’au XIXe siècle dans la ville, une grande partie de la production est exportée vers Bordeaux au moyen de gabarres circulant sur le Tarn. Son centre ancien étant situé sur une plaine alluviale riche en argile, Gaillac est presque entièrement construite en briques cuites ou crues. Le paysage urbain qui en résulte fait de Gaillac une « ville rose » comme on en trouve le long de la vallée du Tarn entre Albi et Montauban. Ville située au centre d’un vignoble auquel elle a donné son nom, le secteur primaire est dominé par la viticulture et la polyculture. Les autres secteurs demeurent très diversifiés (activités pharmaceutiques, production de meubles, transport).Politique patrimoniale, labels, procédures et outils
Engagée depuis près de trente ans dans une politique coordonnée d’étude, de protection et de valorisation des patrimoines culturels et naturels, la Ville de Gaillac a lancé dès 2014 deux grands projets en faveur de ses patrimoines : la mise en place d’un Site patrimonial remarquable et l’élaboration d’un projet Ville d’art et d’histoire.
Présentation des outils de protection ou de gestion du patrimoine
La ville accueille 10 bâtiments et 34 objets mobiliers classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Elle héberge également un site classé et cinq sites inscrits au titre de la loi de 1930 sur les sites. La mise en place depuis 2019 d’un Site patrimonial remarquable (SPR) assure aujourd’hui une protection du centre ancien et de ses proches faubourgs. La particularité de la démarche communale fut d’associer à l’élaboration de ce document de protection le lancement d’une étude urbaine focalisée sur l’habitat aux côtés de ses partenaires locaux (UDAP 81, CA Gaillac-Graulhet). Dans le cadre de la mise en œuvre du SPR, les services urbanisme et patrimoine ont co-publié un document d’information et de médiation autour de ce dispositif. Cette démarche est initiée en lien avec la révision du Plan local d’urbanisme (PLU) dont les orientations respectent les préconisations du Schéma de cohérence territoriale (SCOT) et du Plan d’aménagement et de développement durable communal (PADD). Il intègre par ailleurs des périmètres de protection déclarés inconstructibles autour des éléments de patrimoine repérés (sentes, jardins de l’Hortalisse, pigeonniers …). La commune a mis en œuvre dès 2011 une charte de qualité urbaine destinée à améliorer les opérations d’aménagement de devantures commerciales et de mobilier urbain. Elle lance en 2020 l’élaboration d’un règlement local de publicité (RLP) et subventionne les opérations de rénovation de façades.Autres labels
Label « Architecture contemporaine remarquable » pour le bâtiment des bains-douches de Gaillac (1936, architecte Léon Daures) Label Vignobles et découvertes et marque Qualité tourisme Ville fleurie (3 fleurs)Valorisation et animation de l’architecture et du patrimoine
La ville bénéficie depuis 2018 du label Ville d’art et d’histoire décerné par le ministère de la Culture.
Ce projet de territoire veille à axer les travaux d’étude et de mise en valeur des patrimoines autour de thématiques intrinsèquement liées à l’identité de la ville. Parmi elles, on citera l’histoire viticole de la commune, son identité abbatiale ainsi que son paysage compris entre plaine alluviale et coteaux viticoles.
Le travail de valorisation s’adresse à tous les publics qu’il s’agisse d’habitants des quartiers, de touristes ou de jeunes dans et hors temps scolaire.
De multiples dispositifs sont mis en place sur l’année (cycle de visites guidées thématiques, conférences, publications, ateliers pédagogiques) sont destinés à s’adapter aux attentes de ces différents publics.
La commune mène en parallèle une politique culturelle centrée sur l’animation d’un réseau de trois musées de France, le soutien à la création et au spectacle vivant (résidence d’artistes, programmation culturelle annuelle) et l’organisation d’évènements (salon du livre, festival urbain, Mai jardin).
Projets
Projet d’extension du label Ville d’art et d’histoire en Pays d’art et d’histoire : en cours
Projet de CIAP – Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine : en cours
Coopération internationale
Pays et villes partenaires
La ville est jumelée avec Caspe (Espagne) et Santa-Maria-a-Vico (Italie). Procédure de jumelage en cours avec la ville de Zigong, Sichuan, Chine (convention de pré-jumelage).Thématiques de travail à l’international
La ville a accueilli en 2019 la troisième édition du festival des lanternes co-organisé par la ville de Gaillac et Zigong Lantern Culture Industry Group dans le cadre du projet de jumelage entre Gaillac et Zigong, ville du Sichuan. En 2018, le musée des Beaux-Arts de la ville, a accueilli l’exposition « Trésors du musée d’art de Pékin ». Regroupant 140 œuvres de la dynastie Qing à la République, cette exposition inédite a rendu hommage à l’art des lettrés à la cour impériale de Chine. La ville a engagé diverses coopérations avec la Chine sous l’égide de l’Association du Peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger (coopération sportive avec la ville de Meishan, échanges dans les domaines de l’agroalimentaire et le vignoble, échanges linguistiques et culturels inter-lycées). Parallèlement, la ville met en place un programme d’actions avec ses villes jumelées et a organisé en 2019 les journées européennes des jumelages des villes.Expérience pilote : visites-ateliers autour des matériaux de construction
Depuis le printemps 2017 et en partenariat avec plusieurs classes de la ville, le service du patrimoine a mis en place un module de visite-atelier dédié à la découverte des matériaux de construction employés depuis le Moyen Age pour bâtir la ville.
Comprenant trois temps, ce format s’ouvre sur une première découverte et une manipulation en classe d’échantillons de matériaux (briques cuites, terre crue, pierres, galets de rivière, bois) afin de comprendre d’où viennent ces derniers et comment les artisans les ont employés au fil des siècles. Il se poursuit au moyen d’une déambulation dans la ville permettant une découverte in situ. L’objectif pour les élèves est d’arriver à reconnaitre les matériaux tout en comprenant l’emploi possible de plusieurs d’entre eux pour l’édification d’un même bâtiment. Ce module se traduit enfin par la réalisation d’un atelier pratique en classe consistant pour l’élève à utiliser plusieurs des matériaux découverts pour bâtir une maçonnerie miniature en respectant un code d’appareillage.
Ce format fait aujourd’hui partie de l’offre pédagogique proposée aux scolaires dans le cadre du label Ville d’art et d’histoire. Il s’accompagne de nouveaux formats de visites-découvertes ou d’ateliers renouvelés chaque année. Plusieurs de ces modules s’associent aux actions de médiation développées dans les trois musées de la ville.