L’histoire en bref
D’Autricum à nos jours, 2000 ans d’urbanisation
Les fouilles archéologiques récentes précisent l’ampleur de l’urbanisation antique. Celle-ci explose dès le 1er siècle de notre ère. Au bord de l’Eure où s’élève aujourd’hui l’abbaye de St Martin au Val est construit le plus grand sanctuaire romain connu à ce jour. A l’emplacement vraisemblable d’un temple romain, au IVe siècle, la cathédrale est érigée au centre de la cité sur l’éperon qui domine l’Eure. Avec les grandes invasions qui marquent la fin de l’époque romaine, la ville se contracte considérablement dans une enceinte encore visible aujourd’hui autour du centre historique.
Les vues de la cathédrale, un paysage à protéger
Au cours de ces dernières années ont été mis en place des cônes de visibilité : une protection des vues remarquables de la cathédrale, posée sur un promontoire du plateau beauceron, s’est en effet avérée nécessaire. Des constructions nouvelles, dues à l’accroissement démographique rapide de la ville depuis la dernière guerre, ont abîmé le paysage. Depuis quelques années, la politique municipale s’oppose donc aux parcs éoliens, favorise la destruction d’immeubles des années 1960 construits sur le plateau et prévoit de remplacer par des constructions moins hautes dans un cadre verdoyant et respectueux du développement durable. En fait, il ne s’agit plus seulement de préserver les cônes de visibilité existants, mais bien de tout mettre en œuvre pour pouvoir un jour admirer la cathédrale et son écrin, la vieille ville, de toutes parts, comme il y a un siècle.
Politique patrimoniale, labels, procédures et outils
La Ville de Chartres a été pionnière dans les politiques de protection du patrimoine. Dès le milieu du 19e siècle, plusieurs monuments chartrains sont classés au titre des monuments historiques et en 1979, la Ville est inscrite sur la première liste française du patrimoine mondial de l’UNESCO. Bien sûr, la prise de conscience de la protection du bâti ancien, intervient après guerre et en particulier en 1964 avec la délimitation des 69 ha du secteur sauvegardé. Un choix précis fut réalisé entre les bâtiments à rénover et les parcelles à reconstruire de façon « pastiche » largement pour le logement social.
Outils de protection ou de gestion du patrimoine
Non seulement, le PSMV mais aussi la zone tampon UNESCO entraîne la protection de ce secteur de 69 ha avec une concentration exceptionnelle de maisons de la fin du Moyen Âge.
Le projet du centre d’interprétation de la cathédrale sous le parvis ouest retracera cette histoire et les outils de protection. Le comité des sages de 12 membres présidé par l’adjoint en charge du patrimoine, créé en 2011, donne un avis consultatif sur tous les projets d’urbanisme dans les remparts du XIIIe siècle soit sur 80 ha : permis de construire, déclarations préalables, autorisations des enseignes commerciales. Les 80 ha couvrent le secteur sauvegardé et la partie où fut instruite une ZPPAUP il y a quelques années.
Publications
- Une collection, aux éditions du Cherche midi :
1er volume : Chartres, un patrimoine à vivre
2e vol. : Chartres, le chemin de mémoire
3e vol. : les clochers de Chartres - Une édition : Chartres en lumières : livre de collection
- Livret Chartres, ville quatre fleurs
- Livret trimestriel archéo présentant les découvertes archéologiques chartraines et nombreuses publications scientifiques
- Magazines mensuels municipal (“Votre Ville”) et d’agglomération (“Votre agglo”) : médiation du patrimoine dans chaque numéro
- Catalogues des expositions du musée des Beaux-Arts :
Trésor de la cathédrale,
Noël Ballay et l’Afrique,
Chartres en photos,
Sergio Storel… - Nombreux ouvrages privés ayant obtenu le soutien de la collectivité
- DVD de promotion de la Ville. 4’20.
- DVD Chartres en lumières
La Ville de Chartres a deux principaux espaces dédiés au patrimoine :
- Salle d’animation du service municipal d’archéologie : lieu d’expositions et d’ateliers pour les jeunes
- Chemin des arts (4 bâtiments municipaux patrimoniaux accueillant des expositions d’art contemporain
Projets urbains
Depuis l’arrivée de l’équipe municipale en 2001, Chartres renouvelle son urbanisme pour mettre en valeur son patrimoine, gommer les disparités et anticiper sur les besoins diagnostiqués pour les vingt années à venir en termes de logement, d’infrastructures de transport et de tertiaire et d’équipements publics.
L’ensemble de Chartres est dans une démarche d’éco-ville. Elle bénéficie d’un programme d’actions, Agenda 21, lié au cadre de vie et au développement durable, ainsi que d’un programme de réhabilitation des façades subventionnées par la Ville pour les places commerçantes du centre-ville.
En 2017, sept programmes de renouvellement urbain sont ainsi engagés, totalisant près de 400 ha, dont le réaménagement piétonnier et la rénovation du cœur de ville chartrain, et huit grands équipements sont en cours de programmation, en travaux ou livrés : une grande médiathèque de 3500 m² signée Chemetov, le complexe aquatique L’Odyssée (2007), le plus grand de France, qui accueille des championnats de tous niveaux (nationaux, européens et mondiaux), un plan vert qui n’en finit pas de s’étendre, un nouvel aérodrome (2017), un nouvel hôtel de Ville et de Métropole signé Wilmotte (fin 2017), un futur grand parc des expositions (Rudi Ricciotti, 2019), un complexe culturel et sportif (Groupe‑6, 2019), etc.
Valorisation et animation de l’architecture et du patrimoine
Valorisation du patrimoine par le numérique
- Application Chartres en lumières
- Réalité augmentée du sanctuaire romain (2012)
- Réalité augmentée Porte Guillaume (2013)
Expositions
- Artisanales 2016 : le numérique au service de la valorisation du territoire (patrimoine, ville)
- Chemin de mémoire : trois expositions annuelles en plein air
- Boulevard Chasles : trois expositions par an en plein air
Autres actions de médiation et d’interprétation des patrimoines
- Ancien Hôtel des postes transformé en médiathèque et lieu d’expositions et de conférences.
- Dans l’ancienne chapelle du Lycée Marceau et ses bâtiments adjacents, création d’un auditorium et d’un espace dédié aux musiques actuelles, le ON.
- Ancien cinéma ABC transformé en OFF : trois salles accueillant les compagnies locales de théâtre.
- Sous le parvis ouest, création d’un centre d’interprétation de la cathédrale avec des fouilles permanentes dans les vestiges de l’époque romaine.
Réhabilitation et valorisation de sites patrimoniaux au service de la médiation culturelle :
- Chapelle Saint-Eman dédiée à la mosaïque
- Prieuré Saint-Vincent dédié à l’Art contemporain
- Collégiale Saint-André dédiée aux grandes expositions
- Abbaye de Saint-Martin au Val
- Atelier d’artiste du Pont Saint-Thomas
Tourisme patrimonial
Chartres en lumières : la valorisation du patrimoine par la lumière
Depuis 2003, la Ville de Chartres, membre du réseau international des villes lumières LUCI (Lighting Urban Community International), rassemble les habitants et les touristes à une découverte insolite de l’ensemble du patrimoine de son cœur de ville. Autour de sa cathédrale, premier monument classé patrimoine de l’humanité par l’Unesco en France, le cœur de ville chartrain présente en effet un patrimoine dense, rénové et mis en valeur par les grands chantiers de réaménagement de la ville depuis 2001.
En 2003, la Ville de Chartres crée sa Fête de la lumière. La nuit du troisième samedi de septembre (le weekend des Journées européennes du patrimoine), elle illumine certains éléments de son patrimoine de cœur de ville. Devant le succès de cette manifestation, elle décide de pérenniser cette manifestation en créant Chartres en lumières, une opération de mise en valeur du patrimoine.
Depuis 2004, Chartres en Lumières illumine donc le cœur de ville à travers de plus en plus de sites et monuments. Sept au départ, stabilisé à vingt-six depuis plusieurs années. La cathédrale, bien sûr, des bâtiments majeurs, comme l’ancien hôtel des Postes, devenu grande médiathèque, le Théâtre de Chartres, mais aussi églises, places, ponts et lavoirs de toutes importances.
Coopération internationale
La Ville de Chartres mène des actions à l’international, notamment autour de la préservation et la valorisation du patrimoine, le vitrail, la valorisation du patrimoine par la lumière, les outils de médiation, le développement du tourisme (Mysore, Inde) et les pôles de compétitivité. Elle entretient une coopération avec des pays et villes tels que Ravenne (Italie), Chichester (Angleterre), Spire (Allemagne), Sakurai (Japon), Bethleem (Palestine), Evora (Portugal), Léon (Espagne) et Lujàn (Argentine). Pour plus d’informations : www.chartresinternational.com
Expérience pilote
L’exposition du savoir-faire chartrain en Argentine
Depuis 2008, la ville de Lujàn (Argentine) et la ville de Chartres entretiennent une coopération sur plusieurs thèmes dont l’économie, la culture, l’aménagement urbain et l’artisanat. Cette coopération dynamique se développe avec le soutien financier du Ministère des Affaires Étrangères et l’ambassade d’Argentine en France.
Vitrail : un projet réussi !
Le lien entre Chartres et Lujàn se renforce avec l’ouverture du Centre de formation du vitrail à Lujàn dirigé par Maria Paula Farina Ruiz. Après une formation professionnelle, à Chartres, dédiée à la conservation et la restauration des biens communs, Maria Paula finalise en 2014 sa formation au Centre International du Vitrail, en se perfectionnant à la peinture sur verre et au fusing.
Ce Centre de formation du vitrail est installé dans les locaux de la Société Française, dont les salles de formation furent rénovées par la mairie de Lujàn. Aujourd’hui, le Centre permet la réinsertion aux habitants qui réalisent des petits vitraux, afin de les vendre aux 6 millions de touristes annuels. Il forme également des étudiants venant de toute l’Argentine au métier de maître verrier. En effet, l’Argentine possède une grande quantité de vitraux fabriqués en France à la fin du XIXe siècle jusque dans les années 50, à l’exemple des vitraux de la cathédrale de la Plata réalisés aux ateliers Lorin à Chartres.
En 2017, cette coopération avec une ville lointaine continue avec succès.