Tourisme patrimonial
Abbaye Saint-Sauveur
Fondée par Charlemagne pour abriter une relique de la Vraie Croix du Christ, l’abbaye accueillit plusieurs conciles, notamment celui de 989 qui posa les bases de la « Paix de Dieu », frappant d’anathème les coupables de violations d’église et de brutalités contre les populations civiles. Au 11e s., l’église carolingienne fut entièrement reconstruite dans le style roman et, en 1096, le pape Urbain II consacra le nouvel autel majeur. Au cours des siècles, les pèlerins, attirés par l’aura des reliques, firent la richesse de cette importante étape sur la route de Compostelle.
La prospérité dont jouit Charroux déclina dès la guerre de Cent Ans, puis s’effondra lors des guerres de Religion. Abandonnée en 1762, l’abbaye fut en grande partie démolie au début du 19e s., mais Prosper Mérimée sauva ce qu’il reste aujourd’hui.
Abbatiale – De style roman poitevin, elle mesurait 126 m de longueur. Son plan alliait le plan traditionnel en croix latine et le plan circulaire de l’église du St-Sépulcre de Jérusalem. Aujourd’hui, l’édifice gît presque entièrement sous des constructions plus récentes. Quelques colonnes ainsi que les vestiges d’absides de l’extrémité sud-est sont visibles dans un jardin où se dresse la tour Charlemagne.
Tour – Dite de « Charlemagne », cette tour octogonale du 11e s., à la structure ajourée, se dresse au-dessus du sanctuaire en rotonde abritant le maître-autel qui surmonte la crypte où étaient exposées les reliques.
Cloître – Désormais à ciel ouvert et bien dépouillé, il fut reconstruit au 15e s. sous la direction de l’abbé Chaperon dont les armes, trois chaperons, sont reproduites aux chapiteaux des piliers de la salle capitulaire.
Salle capitulaire – De taille imposante, elle abrite d’admirables sculptures du 13e s. provenant du portail central de la façade de l’abbatiale. Ce sont celles du Christ du Jugement dernier, jadis au tympan, et de plusieurs figures logées autrefois dans les voussures : abbés de Charroux, rois, prophètes, et ces délicieuses statues de Vierges sages et Vierges folles, fréquentes en Poitou. L’ensemble est attribué au même sculpteur que celui des portails de la cathédrale de Poitiers.
Trésor – Il contient une précieuse collection de bâtons pastoraux romans et de pièces d’orfèvrerie gothique. Ceux-ci proviennent de sépultures d’abbés et d’une cachette découverte en 1856. Notez le reliquaire en vermeil du 13e s.
Le Cormenier
Une ancienne grange sert de cadre à ce parcours scénique qui présente différents aspects de la vie rurale au début du 20e s. Bruits, matières, vent, pluie et même odeur de châtaigne immergent le visiteur dans le quotidien d’autrefois, retracé par 16 scènes : intérieur rural, école de village, moissons, veillée, etc., que complète une collection de machines agricoles anciennes. La visite est ensuite consacrée aux Trente Glorieuses. Très interactive, cette partie invite les enfants à manipuler de vieilles autos (Peugeot 404, 2CV), à interroger l’horloge parlante ou à découvrir le contenu d’un Frigidaire des années 1960 !