L’histoire en bref
L’origine d’Aurillac (Aureliacum) remonte à l’époque gallo-romaine mais elle n’est réellement connue qu’à partir de 856, année de naissance du Comte Géraud. Ce dernier, patron de la cité, voit le jour au château d’Aurillac, dont son père est le seigneur.
Vers 900, Géraud fonde une abbaye bénédictine qui plus tard portera son nom. C’est dans ce monastère qu’étudiera Gerbert, premier pape français sous le nom de Sylvestre II. La ville s’est d’abord constituée autour d’un noyau initial situé à proximité immédiate de l’abbaye. De forme circulaire, cette première unité urbaine est encore reconnaissable.
C’est au treizième siècle que s’organisent des coutumes municipales, malgré l’opposition des abbés de l’époque. L’influence de ces derniers s’achèvera par la victoire des consuls et la prise du château de Saint-Étienne en 1255. Au treizième et quatorzième siècles, Aurillac soutient plusieurs sièges contre les Anglais et au seizième siècle, la ville continue de subir les guerres civiles et religieuses. En 1569, elle est livrée par trahison aux protestants et horriblement saccagée. Avant la Révolution, Aurillac abrite un présidial et porte le titre de capitale de la Haute-Auvergne.
En 1790 à la création des départements, après une période d’alternance avec Saint-Flour, Aurillac devient définitivement le chef-lieu du Cantal. C’est l’arrivée de la voie ferrée, en 1866, qui accélère le développement de la cité. Au premier recensement, en 1759, Aurillac comptait 6 268 habitants, elle en compte aujourd’hui prés de 30 000. Ville de foires et de marchés, Aurillac est toujours un lieu d’échanges et de commerce.
Politique patrimoniale, labels, procédures et outils
Ville au passé prestigieux et pôle de centralité d’un territoire rural, Aurillac doit aujourd’hui relever le défi d’une nouvelle attractivité au travers de son projet global de territoire. Celui-ci prend en compte différents aspects du patrimoine : développement urbain, patrimoine culturel, tourisme, cadre de vie, modes de déplacements, arts et traditions populaires, etc.
La réflexion sur le patrimoine historique d’Aurillac existe depuis de nombreuses années, mais la découverte des vestiges archéologiques de l’abbaye Saint-Géraud a été l’élément déclencheur qui a incité la municipalité à approfondir son engagement en faveur du patrimoine et à s’investir dans le processus d’obtention du label « Ville d’Art et d’Histoire ».
L’engagement de la collectivité dans cette démarche a pour objectif de mettre en œuvre un projet global de territoire visant à développer les actions de médiation, la connaissance, la conservation et la valorisation du patrimoine aurillacois.
Outils de protection ou de gestion du patrimoine
Approuvée par le conseil municipal le 22 décembre 2008, la Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) a permis à la ville d’Aurillac d’assurer une protection de son patrimoine. Ce document a identifié les éléments remarquables de patrimoine (bâtiments ou détails architecturaux) qu’il convient de conserver. Ainsi, la ZPPAUP a permis de guider les choix de démolition ou réhabilitation des immeubles dans le cadre des opérations de renouvellement urbain.
Le 30 janvier 2012, le conseil municipal a décidé de la transformation de la ZPPAUP en Aire de Valorisation du Patrimoine (AVAP). Ce nouveau document a été approuvé par le conseil communautaire de l’Agglomération du Bassin d’Aurillac (CABA) le 28/11/2016. Outre une extension du périmètre et un renforcement de la protection, l’élaboration de ce document d’urbanisme a été l’occasion d’approfondir la connaissance du patrimoine aurillacois.
Projets urbains
Depuis le début des années 2000, les politiques urbaines ont pour objectif la diminution de la place laissée à la voiture au profit des modes doux, l’amélioration des espaces publiques (la place du square, etc.), la réhabilitation (médiathèque) ou la création d’équipements culturels (le Cristal), le renouvellement urbain (OPAH, ORI, etc.) et le développement durable (l’écoquartier du Vialenc).
Programme d’action spécifique pour le bâti ancien et le développement durable
La ville d’Aurillac s’est engagée dans une politique volontariste de renouvellement urbain qui se traduit notamment par des opérations incitatives pour l’amélioration de l’habitat et du cadre de vie (OPAH, opérations façades), des actions en faveur de l’attractivité commerciale (FISAC), des interventions à l’échelle d’îlots dégradés (ORI), un engagement en matière de lutte contre l’habitat indigne, différentes interventions en termes de valorisation patrimoniale (notamment concernant le patrimoine archéologique), une requalification durable et cohérente des espaces publics.
Outils opérationnels
Différentes OPAH se sont succèdées sur la commune d’Aurillac depuis 1979 permettant la réhabilitation de plus de 2 000 logements. Ainsi, une OPAH Développement Durable expérimentale a eu lieu sur la période 2005–2010 à l’échelle communautaire et une OPAH Renouvellement Urbain « Cœur de Ville » de 2012 à 2017. Aujourd’hui, une OPAH « classique » est en cours sur le territoire communautaire jusqu’en 2021 et une OPAH-RU devrait être mise en place en 2019 dans le cadre du programme Action Cœur de Ville.
Les opérations récentes présentaient un volet environnemental lié notamment à la précarité énergétique.
Inventaires
Dans le cadre de l’élaboration de l’AVAP, un diagnostic architectural, patrimonial et environnemental a été réalisé en lien avec les services de l’État.
Formations
Dans le cadre de l’opération façades adossées à l’OPAH-RU « cœur de ville » 2012–2017 et de l’élaboration d’un nuancier couleur pour les façades, une formation à destination des artisans a été organisée par la ville d’Aurillac.
Chartes
- Architecturale et paysagère : oui
- Pour les enseignes : oui
- Pour les devantures commerciales : oui
- Pour l’occupation du domaine public : oui
- Pour la publicité : oui
Expérience pilote
A la faveur des fouilles préventives réalisées dans le cadre d’un projet immobilier, les vestiges archéologiques de l’abbaye Saint-Géraud ont été mis au jour en 2013. Face à l’ampleur et à la qualité des découvertes, le projet de constructions neuves a été abandonné et les pouvoirs publics se sont orientés vers un projet de mise en valeur de ce site patrimonial.
Pour ce faire, la Ville d’Aurillac a engagé une étude de programmation afin de définir le projet de valorisation du site. Le programme de l’opération a pour principes généraux déclinés en secteurs de :
- retrouver une cohérence urbaine mettant l’Abbatiale au centre du dispositif,
- drainer les flux au cœur du centre ancien par la création d’un équipement de valorisation du patrimoine et un séquençage du parcours de découverte de la ville,
- offrir un espace d’agrément et de détente au cœur de l’îlot, appropriable par les habitants comme par les touristes,
- libérer les vues sur le site et depuis le site.
Suite à la désignation d’une équipe de maîtrise d’œuvre dans le cadre d’un concours sur esquisse, la définition du projet d’aménagement de ce site majeur est en cours.