Sites & Cités s’était saisie d’un pont essentiel, introduit en 2016 par la loi LCAP dans l’article L. 631–1. du code du patrimoine : « Les Sites patrimoniaux remarquables sont dotés d’outils de médiation et de participation citoyenne ». Avec l’appui de la DRAC Nouvelle-Aquitaine et le soutien de la Banque des Territoires, Sites & Cités a suivi quatre territoires pilotes de la région Nouvelle-Aquitaine – Bordeaux, Dax, Rochefort et Saint-Léonard de Noblat –, afin d’étudier leurs outils de médiation et de participation citoyenne. L’étude qui en découle met en exergue la diversité des expériences menées par les collectivités locales et par les associations et dégage 15 propositions pour la mise en place de ces outils dans les sites patrimoniaux remarquables.
La journée de Rochefort a permis la restitution de la nouvelle étude publiée par Sites & Cités : « Quels outils de médiation et de participation citoyenne dans les Sites patrimoniaux remarquables ? ». Les échanges sont venus confirmer la dynamique actuelle des collectivités autour des questions de médiation et de participation citoyenne.
Les propos liminaires de Hervé BLANCHÉ, Maire de la Ville de Rochefort, Martin MALVY, président de Sites et Cités remarquables de France, ancien ministre, Arnaud LITTARDI, Directeur régional des Affaires Culturelles Nouvelle Aquitaine et Rollon MOUCHEL-BLAISOT, Préfet, Directeur du Programme Action Cœur de Ville au Ministère de la Cohésion des territoires ont souligné l’importance du travail de sensibilisation effectué depuis un demi-siècle, qui a permis un changement des mentalités pour une meilleure préservation en même temps qu’une meilleure inclusion du patrimoine dans la vie de tous. En outre, ils ont appuyé le fait que la revitalisation des centres villes ne se concrétise pas sans les citoyens.Lors de la première table-ronde, élus et techniciens des quatre territoires pilotes de l’étude ont présenté les expériences d’une petite, de deux villes moyennes et d’une métropole de Nouvelle-Aquitaine. L’existence de plusieurs niveaux d’intervention (Métropole / Municipalité / Intercommunalité / Associations) et la nécessité de collaboration entre les différents services, notamment du patrimoine et de l’urbanisme, ont été soulignées. Plusieurs intervenants ont appelé de leurs vœux un renforcement du lien entre la ville et ses habitants. Si une dynamique de réappropriation existe déjà, elle doit d’abord s’appuyer sur une meilleure connaissance et compréhension, permises par les outils d’interprétation et les actions de médiation. A cet égard, une labellisation peut être un argument fort. L’habitant détient alors les clés pour participer à la politique patrimoniale.
La seconde table-ronde a enrichi les échanges avec les expériences menées par le village viticole de Saint-Christophe des Bardes qui a fait appel à un collectif, par la métropole de Toulouse et par les villes d’Angers et Périgueux. Bien que faisant face à des problématiques variées, les intervenants se sont accordés sur la nécessité de fédérer l’ensemble des acteurs. A ce titre, les échanges doivent être favorisés sous toutes leurs formes, de la consultation formelle au café le plus informel.
En conclusion, la notion de « droits culturels » a rappelé la nécessité de placer la personne au centre des préoccupations et des politiques publiques.
La visite du nouveau Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine de Rochefort, menée par Florence DUBOIS, a permis de clore cette journée par la présentation d’un cas concret de médiation, qui s’appuie sur un spectaculaire plan-relief du XIXe siècle pour offrir des clefs de lecture sur la ville.