Toutes ces raisons ont conduit Sites & Cités à organiser un débat le 23 octobre à l’Assemblée Nationale sur la fiscalité en centre ancien et l’évolution du dispositif « Malraux ». Quelques jours avant ce débat, en pleine discussion du PLF 2020, le dispositif a été remis en cause en commission des finances de l’Assemblée Nationale par un amendement parlementaire proposant son arrêt fin 2020. Le réseau, par l’intermédiaire de Martin Malvy, a vivement réagi auprès des Présidents des Commissions des Finances et de la Culture de l’Assemblée et des Ministres de la Culture et de la Cohésion des Territoires. Cet amendement a été retiré par son auteur quelques jours avant la tenue de notre débat auquel il été invité.
L’après midi a été ouverte par Rémy Rebeyrotte, Député de Saône et Loire et Martin Malvy. La reconquête des centres anciens relève d’une politique globale. Les sites patrimoniaux remarquables ont besoin d’un « Malraux » réorienté, et, plus globalement d’une fiscalité rénovée. Notre Président en a présenté nos principales orientations :
– le recentrage du « Malraux » sur les secteurs d’intervention prioritaire délimités après étude et enquête publique et qui pourraient porter sur tout ou partie d’un SPR.
– la généralisation de la déclaration d’utilité publique préalable à l’autorisation d’urbanisme.
– l’unification des taux du « Malraux » dans les PSMV que ces plans soient ou non approuvés.
– Une fois établis les secteurs d’intervention prioritaire et la parité des taux en PSMV, on pourrait proposer que les taux du « Malraux » de 22 % et 30 % y soient portés respectivement à 40% et 50 % .
– la Mise en place du Pinel et du Denormandie de plein droit dans les SPR afin de conserver une dynamique et varier les possibilités d’intervention. C’est le signe de la diversité de la revitalisation des centres anciens. Enfin le Pinel et le Denormandie déplafonnés dans les secteurs d’intervention prioritaire.
Yves Dauge a rappelé les orientations et surtout les urgences sociales et politiques qui figuraient dans son rapport en faveur des nouveaux espaces protégés remis au Premier Ministre en 2017. J Cruchon expert de Sites & Cités, a brossé la genèse et les atouts du dispositif fiscal Malraux avant que JM Loyer-Hascoet et G Amsellem, du Ministère de la Culture ne dévoilent enfin les grandes lignes du rapport 2018 sur l’évolution du dispositif Malraux.
Le Préfet Rollon Mouchel Blaisot en charge du Plan Action Cœur de ville et des futures Opérations de Revitalisation des territoires au Ministère de la Cohésion des Territoires s’est félicité que notre débat apporte de nombreuses confirmations aux indicateurs des Conventions ACV en cours, qui montrent la place importante du patrimoine dans les dynamique de revitalisation des villes de toute taille. Plusieurs élus, Mesdames Boisorieux, Datrier, Bouquay et Monsieur Lefevre, ainsi que des représentants d’associations et de professionnels de la fiscalité, ont aussi manifesté leurs attentes d’un recentrage des politiques fiscales sur les centres en difficulté.
Jean-Pierre Leleux, Sénateur et Président de la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture a livré son sentiment sur l’urgence de revaloriser non seulement le dispositif mais toutes les politiques publiques en faveur des centres anciens dont l’avenir dépend d’une mobilisation générale, urgente et massive. Une veille partagée sur le PLF 2020 est actée entre tous les présents, relayée en priorité par Sites & Cités Remarquables de France.