Martin Malvy : « Le Loto du patrimoine n’est pas tout » — journal le Monde

18 Sep 2018

Tri­bune. Stéphane Bern n’a pas été investi – quoique par­fois son dis­cours puisse le laiss­er penser – de l’intégralité de la défense et de la prise en charge du pat­ri­moine. L’Etat avec ses agents, des mil­liers d’élus et de citoyens, en asso­ci­a­tions ou à titre indi­vidu­el, y con­sacrent le plus clair de leur temps et une bonne par­tie de leurs moyens. Il n’est pas inutile de le rappeler.

Stéphane Bern a cent fois rai­son quand il laisse éclater sa colère con­tre les dérives de la loi ELAN en ce qu’elle s’apprête à déchir­er ce que depuis 1962 la loi Mal­raux a per­mis de tiss­er pour la pro­tec­tion de notre pat­ri­moine. La loi ELAN cède à la mode. Or la mode n’est pas durable alors que le pat­ri­moine l’est par excellence.

Stéphane Bern n’est pas le seul à pro­test­er. A l’initiative de Sites et cités remar­quables de France nous avons depuis plusieurs mois, avec huit autres asso­ci­a­tions nationales qui se con­sacrent au pat­ri­moine, saisi du sujet le prési­dent de la République, le gou­verne­ment et les deux Assemblées.

Quelque 45 000 édi­fices sont aujourd’hui protégés

Un mau­vais vent souf­fle depuis plusieurs années sur les poli­tiques qui ont per­mis à la France de préserv­er son pat­ri­moine bâti et ses espaces publics. La loi dite LCAP, votée en 2016, après que trois min­istres de la cul­ture s’y soient attelés, était d’inspiration voi­sine et nous n’avons échap­pé à la cat­a­stro­phe que grâce à la mobil­i­sa­tion de ces mêmes associations.

Un quar­teron d’élus et sans doute quelques lob­bys de l’immobilier veu­lent la peau des archi­tectes des Bâti­ments de France pour avoir eu maille à par­tir avec cer­tains d’entre eux ou tout sim­ple­ment pour avoir les mains libres sur le fonci­er des cen­tres anciens. Per­son­ne n’est dupe alors que c’est faire fi pour quelques intérêts privés de ce qu’a été leur apport à l’actuel vis­age de la France et d’une réal­ité qui l’honore, à savoir le classe­ment de 45 000 édi­fices aujourd’hui protégés.

Lire la suite de l’ar­ti­cle sur le site du Monde