Tribune. Stéphane Bern n’a pas été investi – quoique parfois son discours puisse le laisser penser – de l’intégralité de la défense et de la prise en charge du patrimoine. L’Etat avec ses agents, des milliers d’élus et de citoyens, en associations ou à titre individuel, y consacrent le plus clair de leur temps et une bonne partie de leurs moyens. Il n’est pas inutile de le rappeler.
Stéphane Bern a cent fois raison quand il laisse éclater sa colère contre les dérives de la loi ELAN en ce qu’elle s’apprête à déchirer ce que depuis 1962 la loi Malraux a permis de tisser pour la protection de notre patrimoine. La loi ELAN cède à la mode. Or la mode n’est pas durable alors que le patrimoine l’est par excellence.
Stéphane Bern n’est pas le seul à protester. A l’initiative de Sites et cités remarquables de France nous avons depuis plusieurs mois, avec huit autres associations nationales qui se consacrent au patrimoine, saisi du sujet le président de la République, le gouvernement et les deux Assemblées.
Quelque 45 000 édifices sont aujourd’hui protégés
Un mauvais vent souffle depuis plusieurs années sur les politiques qui ont permis à la France de préserver son patrimoine bâti et ses espaces publics. La loi dite LCAP, votée en 2016, après que trois ministres de la culture s’y soient attelés, était d’inspiration voisine et nous n’avons échappé à la catastrophe que grâce à la mobilisation de ces mêmes associations.
Un quarteron d’élus et sans doute quelques lobbys de l’immobilier veulent la peau des architectes des Bâtiments de France pour avoir eu maille à partir avec certains d’entre eux ou tout simplement pour avoir les mains libres sur le foncier des centres anciens. Personne n’est dupe alors que c’est faire fi pour quelques intérêts privés de ce qu’a été leur apport à l’actuel visage de la France et d’une réalité qui l’honore, à savoir le classement de 45 000 édifices aujourd’hui protégés.
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