Monsieur le Ministre,
Je tenais à vous remercier de l’initiative portée au sein de votre ministère pour un plan spécifique à destination de la revitalisation des villes moyennes.
Un grand nombre d’élus et de réseaux de collectivités ont lancé un cri d’alarme face à l’ampleur des problèmes qui s’accumulent sur leurs territoires : une augmentation de la vacance commerciale, la paupérisation des centres-villes, une offre en logement inadaptée et un manque de moyens pour lutter contre ces phénomènes. Nous observons donc avec grande satisfaction les procédures que vous engagez et la priorité que le Gouvernement entend leur accorder.
Néanmoins, je me permets de vous interpeller, Monsieur le Ministre, sur le seuil que vous souhaitez fixer de 20 000 habitants pour ce plan spécifique. Une majorité des villes françaises se situent bien en-deçà de ce seuil et sont cependant tout autant concernées par ce phénomène de dévitalisation globale de leur cœur de ville, tout en portant des politiques volontaristes de redynamisation pour leur centre.
Ces villes sont de véritables lieux d’attractivité pour leur territoire. Imposer un seuil aussi haut fera croître la fracture territoriale.
Nous savons qu’il existe pour ces territoires des dispositifs tels que les contrats de ruralité ou l’appel à manifestation d’intérêt pour la revitalisation des centres-bourgs. Mais nous nous posons la question de leur avenir et de l’égalité des moyens attribués à chacun. En toutes hypothèses, ce sont des moyens extrêmement faibles et qui, pour certains, ne sont pas fléchés.
Le concept de ville moyenne est trop restreint. Aucune des villes référentes pour le plan DAUGE en Occitanie n’aurait accès au dispositif. Les villes classées en « site patrimonial remarquable » seraient pour beaucoup éliminées. Vouloir, par ailleurs, intéresser les EPCI risque d’être voué à l’échec si trop peu de communes et d’intercommunalités sont éligibles.
Pour toutes ces raisons, je souhaite que le projet soit réexaminé et reste à votre disposition pour m’entretenir plus précisément avec vous ou vos collaborateurs sur ce sujet.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de mes sentiments distingués.
Martin MALVY
Président de Sites & Cités remarquables de France
Ancien Ministre